Journée mondiale de lutte contre le VIH-SIDA : Une célébration sur fond des avancées positives en RDC
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est une infection qui attaque le système immunitaire de l’organisme. A un stade plus avancé, c’est bien lui qui est responsable de la maladie qualifiée du SIDA (syndrome de l’immunodéficience acquise). En somme, ce syndrome est une maladie qui a démontré la fragilité de l’espèce humaine, rendant plusieurs personnes immunodéprimées.
Par ailleurs, plusieurs avancées scientifiques dans la prévention et le traitement font que ce syndrome ne constitue plus un casse-tête, moins encore, une préoccupation encombrante dans le monde, quand bien-même des recherches se poursuivent pour trouver et certifier la substance à des propriétés curatives. Tandis que, pour ce qui est de la prévention, les mêmes méthodes restent efficaces pour ceux qui ne sont pas porteurs du virus.
En effet, c’est depuis 1988 que la date du 1er décembre est consacrée à la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Journée dédiée entièrement à la sensibilisation à la pandémie causée par la propagation de l’infection par le VIH, ainsi qu’au deuil d’entre 32,9 millions et 51,3 millions personnes qui en sont décédées dans le monde. Ainsi, le thème de la journée pour cette année est « Confier le leadership aux communautés ».
Intervenant à l’occasion de cette célébration, le docteur Henri Mukumbi, médecin spécialiste en santé publique et expert international en VIH/SIDA, a soutenu que toutes ces méthodes de prévention apprises jusque-là, telles que l’abstinence, le port du préservatif, avoir un partenaire négatif, la fidélité… restent et demeurent en vigueur.
« En plus des méthodes préventives, il y a le dépistage qui permet à tout le monde de connaître son état sérologique. Sans oublier le traitement aux antirétroviraux pour tous ceux qui sont positifs », a indiqué ce médecin qui est également Directeur exécutif de AMO Congo, une ONG congolaise engagée dans la lutte contre le VIH/SIDA en RDC, avant d’insister sur le fait qu’« ils doivent suivre ce traitement pendant 6 à 7 mois pour avoir une charge virale indétectable ».
Vaincre le SIDA d’ici 2030…
Pour lui, le traitement avec les antirétroviraux permet actuellement de stabiliser les malades qui sont porteurs du VIH, au point d’arriver à la protection mère-enfant. C’est-à-dire qu’une femme séropositive soit en mesure de mettre au monde un enfant séronégatif. Et une personne dont la charge virale est descendue très bas avec le traitement ne peut plus transmettre le virus. Le but aujourd’hui est que tout le monde ne soit plus transmetteur du VIH quoi que séropositif. Avec ça, nous espérons vaincre le SIDA d’ici 2030. Mais il faut que tout le monde s’y implique.
« C’est la stratégie 95, 95, 95 sur laquelle le monde se projette pour l’horizon 2030. Cette stratégie consiste en ceci que 95% de la population doit accéder au dépistage, 95% de ceux qui sont positifs doivent être soumis aux traitements et 95% de ceux qui sont sous traitement doivent avoir une charge virale indétectable. Si nous faisons ça, nous sommes sûrs que d’ici 2030, on ne va plus parler du SIDA à travers le monde », a tenu à préciser le Dr. Henri Mukumbi.
En 2021, l’Organisation des Nations Unies pour le SIDA (ONU-SIDA) estimait encore qu’un cinquième des cinq-cents quarante mille personnes vivant avec le VIH en RDC n’avaient pas accès au traitement. Et que quatorze mille personnes étaient décédées des suites du VIH dans le pays. La RDC dépend quasiment exclusivement des bailleurs internationaux dans la lutte contre le VIH/SIDA. Or, leur appui est insuffisant face à l’ampleur des défis.
Jean-Luc Mushimpako