Diplomatie: en dépit des accusations sur son soutien au M23, le Rwanda et l’UE signent un accord dans le secteur minier

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En dépit des accusations sur son soutien aux rebelles du M23 en province du Nord-Kivu, le Rwanda et l’Union européenne (UE) ont signé lundi 19 février, un protocole d’accord dans le secteur minier.

À en croire les informations parvenues à votre média, Kigali et l’UE comptent développer une chaîne de valeur durable des matières premières très stratégiques au pays de milles collines.

L’accord conclu entre Mme Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, et M. Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, vise à faire du pays de Paul Kagame un acteur majeur en Afrique, souligne-t-on.
Il est également prévu l’installation des infrastructures de transformation desdites matières premières, dans un délai de six mois.

Dans son communiqué à l’issue de cet accord, l’UE a indiqué que « les chaînes de valeur pour les minerais sont essentielles pour l’économie du Rwanda ».

De son côté, Thierry Breton, commissaire au marché intérieur de l’Union européenne a soutenu, en marge de la conclusion de cet accord que « le Rwanda est un fournisseur majeur de ces minerais », alors que nul n’ignore que ces minerais n’existent dans le sous-sol rwandais.

« Le Rwanda est un important fournisseur de tantale, d’étain, de tungstène, d’or et de niobium, et il dispose de réserves de lithium et de terre rares », a-t-il déclaré.

L’UE considère le Rwanda comme étant un Etat où règne un climat favorable pour les investissements et la démocratie, d’où la volonté qui l’anime à installer une raffinerie de tantale sur le territoire rwandais.

« Grâce à l’état de droit et à un environnement favorable aux investissements, le Rwanda a la capacité de devenir une plaque tournante dans le domaine de la création de la valeur ajoutée dans le secteur des minerais. Une raffinerie d’or existe déjà et une raffinerie de tantale sera bientôt opérationnelle ».

L’attitude hypocrite de l’Union européenne et de la communauté internationale, surprend plus d’un observateurs. La signature de cet accord avec le Rwanda, plusieurs fois épinglé dans rapports du Groupe d’experts des Nations-Unies sur son soutien au M23, est une preuve que la communauté internationale n’a de compassion aucune sur les millions de vies congolaises fauchées à l’Est de la République démocratique du Congo, de suite d’une guerre de procuration menée par le Rwanda via ses supplétifs du M23, sur le territoire congolais.

Cet accord, va une fois encore accentuer le nombre de victimes dans cette partie de la RDC, dès lors que le Rwanda continuera à bénéficier du soutien des multinationales occidentales.

Ceci est une matérialisation d’un principe des relations internationales qui soutient que les Etats n’ont pas d’âmes, mais plutôt des intérêts. Il appartient donc aux congolais et à leurs dirigeants de se prendre en charge pour la défense de l’intégrité de leur territoire.

RSM