Lubaya sur l’affaire Okende: « les menaces proférées par le procureur général ne sont pas un fait anodin »

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Firmin Mvonde, le procureur général près la Cour de cassation a, dans une correspondance le 2 mars dernier, instruit le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe, de procéder à l’interpellation de toute personne qui émettrait des critiques au rapport des experts dans l’affaire du décès de Chérubin Okende.

Depuis, cette correspondance suscite des vives réactions au sein de l’opinion. La dernière en date est celle du député honoraire Claudel Lubaya qui fustige le contenu de cette lettre.

Pour lui, « les menaces proférées par le Procureur général ne sont pas un fait anodin ; loin s’en faut. Il s’agit d’une dérive autoritaire alarmante, d’un immense rétrécissement de l’espace démocratique et d’une menace claire à la liberté de pensée et de conscience ; ce qui jette à la poubelle de l’histoire le fameux Etat de droit, autrefois vendu comme projet de société », a déclaré Claudel Lubaya ce lundi sur son compte X.

Ce dernier regrette un retour en arrière, après 27 ans de la disparition du dictateur Mobutu.

« Comme si cela ne suffisait pas, en 2024, soit 27 ans après la chute, la fuite et la mort de Mobutu, il est curieux de constater que le pouvoir du président Tshisekedi s’évertue à maquiller en « suicide », l’assassinat d’un parlementaire et à interdire à quiconque de contester sa version des faits qui n’est qu’un vilain tissu de mensonges », a-t-il ajouté.

Dans sa correspondance, Firmin Mvonde qualifie des commérages les commentaires faits dans les médias sur cette affaire.

« Il m’est rapporté des commérages en tous sens, distillés dans les médias autour de la conclusion des rapports d’experts survantés, que j’ai rendue publique, dans le but à peine voilé de récupération politicienne et de discréditer la justice. Face à ces allégations, je vous demande d’interpeller toute personne qui en serait auteur aux fins d’éclairer votre lanterne, tout en vous rappelant que les affirmations gratuites constitutives de faux bruits sont réprimées par la loi », a écrit Mvonde à son subalterne.

Aux observateurs de se demander: ce que seraient les motivations de l’instruction de Firmin Mvonde qui s’oppose aux critiques émises par une partie de l’opinion dans cette affaire.

Le corps de Chérubin Okende criblé de balle était retrouvé le 13 juillet dans son véhicule au niveau de la gare centrale dans la commune de Gombe.

RSM